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Entre tutos, tables rondes et témoignages, l'événement Social Change qui a eu lieu à Rennes le 3 octobre dernier a été riche en informations et démonstrations autour de la RSE et du partage de la valeur. Plusieurs thèmes ont été abordés : comment mieux associer les salariés aux résultats et au capital et comment respecter leur quête de sens ; entreprendre de façon responsable dans une vision à long terme, comment piloter sa stratégie RSE avec la méthode du scoring...autant d'angles et de points de vue révélateurs d'une conscience collective qui s'éveille.
Vers un capitalisme responsable : le partage de la valeur.
François Perret (directeur général pacte PME et ambassadeur à l'intéressement et à la participation) a accompagné 3500 PME vers la transition écologique et le bilan carbone.
Lors de cette conférence , il a décortiqué les différents dispositifs qui permettent de partager la valeur dans l'entreprise, tels que l' intéressement, la participation, le plan épargne entreprise ou la PPV.
Selon lui, le partage de la valeur permet de fédérer autour du collectif, de gagner en performance et en vertu, et améliorer le climat social. En responsabilisant les collaborateurs à travers des dispositifs d'épargne salarial, on gagne en stabilité. L'ouverture du capital aux salariés est également adapté aux PME. C'est une démarche pérenne de démocratie sociale car cela crée un attachement à la répartition de la valeur.
"C'est un atout pour le recrutement et la fidélisation a la valeur", affirme t-il.
Pourtant, cela reste assez peu développé. Seulement 9% des PME s'y adonnent
Entreprendre de façon responsable grâce à une vision à long terme
Olivier Raulic DG du groupe Raulic témoigne. Pour lui, l'investissement sur la valeur humaine est l'un des piliers de son entreprise familiale spécialiste de la santé et de la forme.
"L'humain, dit il , est au cœur de nos convictions".
L'entreprise a entrepris une démarche RSE dès 2014, suite à une enquête publique sur le littoral. Olivier Raulic s'est emparé personnellement de cette thématique de l'énergie et de l'environnement pour améliorer son bilan carbone.
Il nous présente les différentes étapes de sa démarche, du diagnostic jusqu'à la mise en place d'un plan d'action basé sur 400 points à améliorer. Les étapes :
Un diagnostic
Ils ont été accompagnés par l'ademe . Aujourd'hui, 200 de ces préconisations ont aboutie.
Cela passe concrètement par une offre de vélo électrique destiné aux transports doux des clients, l'éclairage basculé en led, les températures de consignes réduites, des compteurs et mousseurs installés, la réduction, voire la suppression des bouteilles plastiques, ainsi que la formation interne de ses employés ;
Le reporting RSE, quant à lui, se fait tous les 3 à 6 mois. Il s'inscrit dans un rythme long pour avoir un recul positif
Le principal frein réside dans la résistance de certains acteurs face à ce changement et notamment la capacité du consommateur à aller dans le bon sens. Si celui ci veut augmenter la température de sa chambre ou manger de la viande tous les jours au restaurant, il est compliqué d'aller à son encontre.
La démarche RSE s'impose de fait comme un long cheminement.
Entreprise à mission ? Nous le sommes de fait mais nous ne ressentons pas le besoin de le proclamer.
Cas d'école : RSE, comment bien se planter avec l'agence Declic
Il existe des étapes importantes dans la mise en place d'une démarche RSE qui nécessite une stratégie et une mise en place méthodique. Selon......de l'agence Déclic, il faut envisager les enjeux sur un temps long et les hiérarchiser.
L'un des garants d'une bonne réussite est de s'appuyer sur l'accompagnement au changement et s'adosser à des collaborateurs en interne. Ne pas s'approprier la démarche mais l'ouvrir. Il est parfois contre productif de faire appel uniquement à des volontaires. La démarche RSE n'est pas du bénévolat mais une démarche méthodique et structurée.
Parmi les questions pertinentes du public, la question de la légitimité à déclarer sa raison d'être sans s'inscrire en tant qu'entreprise à mission a retenu mon intention. C'est une question pertinente en tant que professionnelle de la communication. L'agence Déclic répond que, oui, une organisation, une entreprise peuvent déclarer leur raison d'être sans toutefois accompagner leur démarche d'un changement de statut. Il faudra cependant veiller à être honnête et transparent, sous peine de flirter avec le greenwashing.
La démarche RSE ne nuit t-elle pas à la performance financière de l'entreprise ?
Le retour sur investissement de la démarche RSE a été mesuré lors d'une étude menée par France stratégie. Les entreprises qui mènent une démarche RSE serait boostée au contraire de 13% de performance supplémentaire . L'agence Déclic d'ajouter que cette démarche assure également une bonne couverture des risques (les assureurs s'y intéressent). "Tout est lié dans cette chaine de valeurs. De la Dimension éthique à la dimension pragmatique, il n'y a qu'un pas."
Quel lien la RSE entretient-elle avec l'attractivité?
Un lien très positif. En terme de marque employeur, la démarche RSE est un plus pour l'attractivité d'une entreprise ou d'un territoire.
Table ronde entre quête de sens et salaire, mon cœur balance
Avec Karine Morand responsable Développement des compétences chez Atlantem Industries, Frédéric Sévignon, directeur régional de Pôle emploi Bretagne, Dr Sarah Hudson enseignante chercheur Rennes School of business
59 % des personnes continuent à regarder le salaire (source Apec)
On est dans un contexte de plein emploi mais le marché du travail s'infléchit.
Si on veut garder les talents aujourd'hui : comment faire ?
Comment faire collaborer anciens et jeunes dans une même entreprise autour d'une identité et une culture d'entreprise ?
Les managers ont du mal à mettre en place ces nouvelles valeurs ( convivialité / exigence/ bienveillance) explique Frédéric Sevignon. On est dan l'ère du micro-management afin de s'adapter à des publics dont les valeurs sont différentes. L'enjeu est en effet de communiquer le sens du travail et les leviers de motivation. Comment garder une forme de justice entre collaborateurs historiques et nouveaux collaborateurs plus exigeant en salaire.
"Depuis le covid, de nouveaux besoins ont émergé : le télétravail par exemple ; respect de la vie pro/ vie perso. Nous devons aujourd'hui co–construire pour réfléchir sur ce qui pourrait améliorer la vie au travail ( management des horaires, amélioration des machines outils …)".
C'est aujourd'hui que les entreprises doivent investir avant de rentabiliser cet accompagnement. Plus d'onboarding, d'accompagnement, de stratégie de team builing et plus de formation : le développement des compétences doit être ancré dans l'entreprise.
Témoignage Yannick Delauné Média Graphic : Le statut de Scop un choix militant devenu facteur clé de succès.
Une société coopérative et participative ou société coopérative de production est une société dont les salariés sont associés majoritaires et détiennent au minimum 51% du capital social. Il s'agit donc d'une gouvernance démocratique. Tous les salariés d'une scop n'en sont pas associés mais ils ont vocation à le devenir.
"On est dans un espace temps de conviction" explique Yannick Delauné de Média Graphic.
Cette configuration fidélise et responsabilise de fait les collaborateurs qui sont actionnaires de leur propre entreprise. Chacun dans l'entreprise peut rejoindre le comité.
Notre CA a doublé en 7 ans.
En mezzanine : les cas d'école : comment j'embarque dans mon entreprise pour aller plus vite et plus loin
Hélêne Cloitre (film rupture et film en cours autour de cette thématique) témoigne de ces « éclaireurs » qui emmènent leur entreprise vers le changement. Et de ces profils particuliers qui sont de véritables leviers à identifer.
Tutos Alan Fostec label Lucie positive : les limites planétaires et le reporting de durabilité
Alan Fostec nous Présente un nouveau type de référentiel nécessaire pour devenir une entreprise soutenable. De nous rappeler que la transition écologique n'a pas commencé. Faut-il imaginer une comptabilité qui rende compte du dépassement des entreprises. Cette comptabilité du modèle soutenable se matérialiserait par un bilan et compte de résultat étendu à la sphère écologique et se superposerait au compte de résultat économique. L'objectif étant d'insuffler une nouvelle dynamique et passer au modèle de RSE 2.0. Car la RSE 1.0 ne permet pas d'aller au-delà des premiers 20% de réduction de l'empreinte carbone.
Afin de rentrer dans un modèle économique soutenable, il faudra passer par de la frugalité et donc dégrader la rentabilité. Il faudra s'engager sur la low tech et l'économie de la fonctionnalité.
Renan Denis de Denis Matériaux diminue son empreinte carbone grâce à la méthode de scoring
L'entreprise Denis est un groupe familial qui se déploie sur le grand ouest à travers 30 agences et représente 530 salariés.
Dès 2020, Renan Denis s'empare du sujet, il élabore son bilan carbone.
Il s'appuie sur 9 des 17 objectifs du DD et y accole un nombre de point à obtenir =scoring
Il embauche un alternant RSE et ensemble entame une démarche qui est basé sur le scoring. Chaque point clé de la démarche durable est assujetti à un score.
La note de cesse d'augmenter depuis 2020 et est aujourd'hui à 69,4/100
Lorsqu'il aura obtenu la note de 8/10, il intègrera le label Lucie Positive. Il est actuellement membre du coq vert BPI
En interne, une dynamique a vu le jour :
Les employés investis dans la démarche communiquent en interne
Un palmarès inter agence a vu le jour
Résultat : baisse de 10% de la consommation d'énergie
Les toits sont équipés de cellules photovoltaïques
Le biocarburant et les matières biosourcées sont est préconisés.